Protection de la population face au terrorisme, relance économique et lutte contre la vie chère. Le gouvernement fait le job, estime le députée de Bassar, Abira Bonfoh. Le gouvernement a rencontré jeudi les partis politiques pour évoquer la situation sécuritaire dans le nord du pays. La protection de la population est évidemment la priorité des autorités. Elles ont décidé d’investir massivement pour développer économiquement les régions frontalières menacées par les jihadistes.

Toutes les mesures prises – économiques et militaires – vont dans le bon sens, estime Abira Bonfoh, la députée de Bassar. Elle souligne que le rôle des élus nationaux et locaux est essentiel pour aiguiller les politiques publiques en faveur du développement.

Republicoftogo.com : Comment jugez-vous les actions menées par le gouvernement face à la menace sécuritaire ?

Abira Bonfoh : Afin de protéger les populations, les institutions et les infrastructures, les autorités publiques œuvrent sur tous les fronts en l’occurrence, la prévention de la radicalisation, le renseignement, la planification, l’anticipation, les renforcements du système social, le renforcement à court et à moyen terme des moyens des armées, pour ne citer que cela. D’autres actions spécifiques sont à taire car dans cette guerre asymétrique, l’information est une arme qui doit être maniée de façon intelligente.

Les élus nationaux (députés) et les élus locaux (conseillers municipaux) ont pris conscience de cette nouvelle réalité, et ils ne ménagent aucun effort pour sensibiliser, aider et être à l’écoute des populations concernées.

Il faut se rappeler qu’en 2020, sur proposition du gouvernement, l’Assemblée nationale a adopté une loi relative à la programmation militaire 2021-2025. L’ambition est double : il s’agit, d’un côté, de renforcer à court terme les moyens des armées pour remplir efficacement leurs missions et d’autre part, de relever à long terme le niveau de défense du Togo. Dans le même temps, la loi sur la décentralisation et les libertés publiques et la loi sur la sécurité intérieure ont été révisées, dans l’optique de les adapter aux menaces émergentes, dont l’extrémisme violent.

Revenant principalement sur la loi sur la programmation militaire, les amendements apportés par la Représentation nationale sont donc de nature à permettre à l’armée de remplir ses missions en renforçant ses moyens, et renouveler sa capacité opérationnelle tout en contribuant à la consolidation des mesures de sécurité et de défense.

Pour les années à venir, jusqu’en 2025, les ressources allouées à l’armée ont un caractère définitif.

Mais face à l’exacerbation de la menace terroriste, l’Assemblée a recommandé au gouvernement, lors du débat d’orientation budgétaire, consacré au Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle 2023-2025, une augmentation significative des crédits d’investissement du ministère des Armées.

Plus spécifiquement, les crédits de l’armée pour 2023 feront l’objet d’arbitrages complémentaires durant la session budgétaire qui s’ouvrira en septembre. En d’autres termes, les élus du peuple veilleront à l’actualisation prévue pour cette loi de programmation.

Republicoftogo.com : Comment se déploie l’aide en faveur des populations vivant dans les régions sous tension ?

Abira Bonfoh : Sur ce point aussi, notre analyse est datée. En novembre 2021, le président Faure Gnassingbé a lancé un plan d’urgence pour la région des Savanes.

C’est la région septentrionale la plus exposée aux menaces sécuritaires compte tenu de sa proximité avec les Etats du Sahel.

Ce plan réunit directement autour du président de la République certains départements ministériels (défense, eau, santé, agriculture, énergie, travaux publics) pour des actions concertées à fort impact socioéconomique au profit des populations.

L’objectif immédiat de ce plan d’urgence est de renforcer la résilience des populations concernées.

Parallèlement aux opérations militaires et aux actions de développement socio-économiques, le gouvernement consolide son effectivité sur l’ensemble du territoire, notamment des conseils de ministres délocalisés dans les régions septentrionales (Savane et Kara).

Dans cette même logique, l’Assemblée nationale a procédé, le 1er mars dernier, à l’ouverture solennelle de sa première session ordinaire 2022 à Kara, une des régions septentrionales du Togo. D’autres activités parlementaires sont prévues.

Les pouvoirs publics entendent donc renforcer le contrat social entre l’État et le habitants de ces zones.

Ainsi, fréquemment, le chef de l’Etat échange avec les populations de la région des Savanes.

Republicoftogo.com : Vous n’ignorez pas que les investisseurs étrangers ont horreur de l’instabilité et encore plus du terrorisme.

Abira Bonfoh : Les investisseurs connaissent le Togo et savent toutes les opportunités et avantages qu’offrent le pays.

Les pouvoirs publics prennent très au sérieux le volet sécuritaire.

Je crois que les investisseurs comprennent que ce n’est pas un phénomène spécifique au Togo, mais que c’est un vent chaud qui secoue le Sahel depuis plusieurs années et qui se répand aux pays côtiers.

Quoiqu’on dise, et ce malgré le problème sécuritaire actuel dans la région des savanes, le Togo reste droit dans ses bottes et continuera à offrir à sa population et aux investisseurs sérieux, un climat de paix, de sécurité et de la stabilité.

Il serait aussi souhaitable de renforcer nos propres acteurs économiques pour qu’ils puissent sortir de leur précarité et devenir des investisseurs costauds tant sur le plan national qu’à l’international.

Republicoftogo.com : Parlons à présent économie. Comment le Parlement lutte contre le phénomène de la vie chère et de l’hyper-inflation ?

Abira Bonfoh : L’espoir est permis par rapport à la cherté de la vie qui n’épargne aucun pays au monde.

Le gouvernement a donné des garanties lors du débat d’orientation budgétaire.

La question était au cœur des débats dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale.

Aussi bien les députés de la majorité que de l’opposition ont abordé divers points comme la subvention des intrants agricoles, la maitrise des prix des aliments de première nécessité, les mesures administratives concrètes contre la flambée généralisée des prix à la consommation, les exonérations tarifaires…

Face à cette situation qui est loin d’être apocalyptique même si elle est assez difficile avec des incertitudes pour tous les Etats au monde, le gouvernement n’est pas resté inactif.

Pour ne citer qu’un exemple, dans le cadre des mesures d’accompagnement pour lutter contre la vie chère, le gouvernement a décidé de suspendre la TVM concernant les véhicules de toutes catégories de transport de marchandises et de personnes à usage commercial.

De nombreuses mesures urgentes ont aussi été mises en place, mesures qu’il faut renforcer dans la mesure du possible.